Chaque année, le 30 septembre, on s’arrête pour se remémorer le traitement aux peuples autochtones, notamment les pensionnats qui furent le théâtre d’abus, de négligence et même de meurtres d’enfants autochtones aux mains des personnes qui devaient les éduquer et en prendre soin. Œuvrant dans le domaine de l’éducation, nous reconnaissons l’importance des relations pour le développement de l’enfant (voir Comment apprend-on?), document ressource du ministère de l’Éducation de l’Ontario.
Le chandail orange fait référence à l’histoire d’une survivante, Phyllis Webstad, dont le chandail orange offert par sa grand-mère et qu’elle portait fièrement le premier jour d’école, fut confisqué lors de son entrée au pensionnat. À leur arrivée, les enfants, souvent arrachés de leur famille, se voyaient dépouillés de leurs vêtements, de leur langue, de leur coiffure traditionnelle, de leur culture, de leur identité.
En tenant compte de ce que nous savons au sujet des mauvais traitements infligés aux enfants et aux familles autochtones, comment « créer un contexte de non-jugement et libre de honte pour analyser les enjeux sous-jacents qui affectent, encore aujourd’hui, ces communautés victimes de mauvais traitement »? (Maya Chacaby)
Récemment, j’ai eu le privilège de suivre le cours offert par Maya Chacaby au collège Glendon de l’université York. Ce cours mène à un certificat de compétences culturelles axées sur les traumatismes (https://www.glendon.yorku.ca/continuingeducation/icctit/ ).
Cela m’a permis de comprendre pourquoi les choses sont telles qu’elles sont (comment la matrice coloniale du pouvoir a été organisée), ses impacts sur la communauté et ce qui ne fonctionne pas, ce à quoi on doit résister et comment être constamment vigilants. Pour les personnes issues des cultures autochtones, Maya parle de « construire une renaissance culturelle », soit de comprendre les enseignements traditionnels, se réapproprier ces modes de connaissances, d’être, de faire et de comprendre le monde et reconstruire nos relations de traités ». Cette approche constructive tournée vers l’espoir permet de se réconcilier avec le passé et de développer des relations de confiance, d’amitié et de respect mutuel entre nos peuples respectifs.
De plus en plus, on suggère de devenir de vrais alliés avec nos frères et sœurs autochtones. Comment? La reconnaissance des territoires est une première étape. On suggère aussi de soutenir la cause en dénonçant les inégalités, en affichant publiquement notre solidarité. Comme en petite enfance, je deviens coapprenant, coapprenante, je fais appel à ma curiosité en tentant de mieux comprendre l’autre.
On retrouve de plus en plus des listes de choses à faire pour devenir alliés. Dans une vidéo de Radio-Canada de la série Espaces autochtones, Mélissa Mollen Dupuis propose quelques conseils. D’abord, elle suggère d’arriver humblement (et ne pas jouer au « sauveur »). Aussi, d’établir des relations « humains à humains » pour défaire les injustices. Puis, ne pas essayer de porter le poids de la réparation et de la réconciliation avec les Premières Nations. Notre privilège de non-autochtone pourrait permettre de mieux faire entendre la voix des personnes autochtones. Être co-citoyen, être bon voisin, appuyer la culture et les événements traditionnels en consommant les produits culturels tels que la musique, par exemple. Et tout ça, en adoptant une disposition de patience et une compréhension pour respecter le rythme et le cheminement de la personne autochtone.
Par ailleurs, dans sa trousse d’outils pour les alliés aux luttes autochtones, le Réseau pour la stratégie urbaine de la communauté autochtone de Montréal, on propose d’aller au-delà de la mentalité d’alliés et d’être plutôt complices ou corésistants pour avoir plus d’impact. Selon le réseau, en soutenant les organismes dédiés à la mise en valeur des créateurs et des créatrices autochtones, on leur donne du pouvoir et des possibilités économiques pour sortir de la pauvreté. On peut aussi faire des dons localement pour soutenir les individus qui travaillent à combattre la pauvreté, le racisme et le colonialisme. Pour obtenir une liste proposée par IndigiNews, voir https://indiginews.com/okanagan/non-indigenous-people-heres-what-you-can-do-in-wake-of-kirs-news
Pour reprendre les paroles de Norma Marshall, « Le fait est que l’histoire n’est pas là pour qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas. L’histoire est là pour nous enseigner. Si vous êtes offensés, tant mieux. Vous serez donc moins enclins à la répéter. On n’a pas à l’effacer ou à la détruire. »
Pourquoi ne pas commencer par porter un chandail orange le 30 septembre? Ce simple geste de solidarité envers les personnes survivantes affirme notre engagement vers un avenir plus juste et inclusif pour tous et toutes. Ensemble, continuons à œuvrer pour la guérison, la compréhension mutuelle et la réconciliation.
Sources :
Films et séries télévisées :
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