Saviez-vous qu’en situation minoritaire, 52% des francophones se situent en dessous du niveau 3 du seuil minimum de compétences en littératie (en français)? Ce phénomène explique l’assimilation grandissante et l’insécurité linguistique qui menacent la vitalité des communautés francophones au Canada.
Pourtant, le développement des compétences est essentiel pour la mise en pratique des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être, des savoir-vivre ensemble et des savoir-devenir. En réponse à cette situation alarmante, le RESDAC invitait des intervenants/intervenantes francophones de partout au Canada à un sommet. Ce rendez-vous, qui avait lieu du 4 au 6 mars, comportait deux thématiques principales : une réflexion sur l’apprentissage tout au long de la vie et le développement des compétences.
Dans le cadre de la nouvelle Loi sur les langues officielles (lien : https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/o-3.01/ ), le gouvernement du Canada a manifesté son désir de « renforcer les possibilités pour les minorités francophones et anglophones de faire des apprentissages de qualité dans leur propre langue tout au long de leur vie ». Cette perspective, promue par l’UNESCO, suscite une adhésion croissante à l’échelle mondiale. On reconnaît ainsi que l’apprentissage ne se réalise pas seulement à l’école, au collège ou à l’université, mais toute la vie durant.
Le RESDAC et ses partenaires de la Table nationale sur l’éducation (TNÉ) proposent un cadre de compétences originales adaptées spécifiquement à la francophonie en milieu minoritaire. Le continuum d’apprentissage pour la francophonie canadienne inclut des contextes d’apprentissage formel, non formel et informel – un continuum plus large que le continuum en éducation. Cette perspective reconnaît que la communauté joue un rôle actif dans l’apprentissage.
Brièvement, le contexte formel réfère aux paliers traditionnels de l’éducation (préscolaire, scolaire, secondaire, collégial, universitaire). Le contexte non formel se produit de manière structurée et intentionnelle en milieu de travail ou au sein d’organismes communautaires. Pour ce qui est de l’informel, ceci englobe toute autre situation où l’individu apprend (au travail, à la maison, durant les loisirs, dans la vie communautaire) de manière non structurée.
Plusieurs modèles ont été conçus pour encadrer le développement des compétences. Cependant, il s’agit toujours de contextes majoritaires. Celui qui est proposé par le RESDAC est le seul qui est conçu par et pour les francophones en situation minoritaire. Il reconnaît le leadership linguistique et culturel et que les communautés doivent prendre l’initiative de créer des ressources documentaires et culturelles en français pour alimenter l’identité francophone. C’est pourquoi la Charte des compétences individuelles pour s’épanouir a été créée.
Brièvement, voici les quatre types de compétences individuelles qui sont spécifiques aux francophones en contexte minoritaire :
En se combinant, ces compétences peuvent contribuer à développer le savoir-devenir des individus, c’est-à-dire leur capacité à saisir les changements en cours, à se projeter dans l’avenir et à rehausser leurs compétences afin de tirer parti des nouvelles donnes.
Les Compétences pour s’épanouir permettent l’épanouissement « par et pour » les personnes d’expression française, mais pour ce faire, elles doivent aussi s’appuyer sur des compétences collectives. La compétence collective, comme la compétence individuelle, est une capacité d’agir qui s’appuie sur des connaissances, des savoir-faire et savoir-être, mais à l’échelle d’une organisation ou d’une communauté. Comment un organisme communautaire peut-il participer au développement des compétences individuelles et collectives (organisationnelles et communautaires)? En prenant la posture d’une organisation apprenante.
Une organisation apprenante facilite le développement des compétences individuelles et collectives dans une société axée sur le savoir. Celle-ci veille attentivement à assurer sa pertinence et son efficacité, en s’assurant du développement continuel des compétences individuelles de ses membres et des compétences collectives de son organisation. L’apprentissage fait partie de sa culture organisationnelle, il facilite le changement, l’adaptation et l’innovation, en somme l’agilité de l’organisation.
Pour l’AFÉSEO, organisme à mandat francophone :
D’abord, nous avons endossé la déclaration du 6 mars. Nous reconnaissons que le développement des compétences est essentiel pour la mise en pratique des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être, des savoir-vivre ensemble et des savoir-devenir. Ces compétences ne peuvent se développer sans des espaces francophones, des opportunités d’incarner des connaissances dans des contextes réels et pertinents. La recherche le prouve! C’est pourquoi nous nous engageons à tout faire pour que le secteur de la petite enfance (notre secteur) ait toutes les chances possibles d’acquérir des compétences en français pour contrer l’insécurité linguistique et renforcer la vitalité de nos communautés.
Allons au-delà du 52%, tous et toutes ensemble!
Nous avons besoin de vos commentaires au sujet de nos outils de communication sur le secteur de la petite enfance.