Auteure : Cinthia Aka, agente de communication de l'AFÉSEO

Le Mois de l’histoire des Noirs? Oui. Et encore plus! 

RS Mois des noirs 2024

Créé en 1976 aux États-Unis, le Mois de l’histoire des Noirs a été institué au Canada en 1995 par la motion M-31 adoptée à la Chambre des communes, désignant le mois de février de chaque année pour honorer les contributions historiques et contemporaines des personnes noires au Canada.  

L’AFÉSEO, toujours en accord avec ses valeurs et dans un souci d’inclusion et de respect de l’unicité de chacun/chacune, s’est engagée à offrir un cadre pour souligner le Mois de l’histoire des Noirs au sein de l’association. 

Un comité fut créé au début de 2023, et composé de volontaires issus majoritairement de la communauté noire faisant partie de l’équipe provinciale de l’AFÉSEO, s’est penché sur la question. Ce comité rassemblait des personnes de plusieurs horizons professionnels (facilitation pédagogique, communications, administration), ce qui a favorisé des échanges riches et diversifiés. 

Lors de la première rencontre, les membres du comité se sont interrogés sur la signification du Mois de l’histoire des Noirs pour chacun et chacune.  Les uns considéraient cet évènement comme une opportunité de célébrer et de reconnaître les accomplissements de la communauté noire, tandis que les autres ne se sentaient pas directement concernés par cet évènement. On craignait que cet évènement puisse créer des différences ne favorisant pas l’inclusion. Ces discussions ont donné lieu à une prise de conscience de l’équipe sur les divergences de points de vue vis-à-vis de cet évènement. 

L’un des constats fut la réalisation qu’il existe plusieurs perspectives, une différence de regards vis-à-vis la peau noire et que pour certaines personnes, le Mois des Noirs répondait à un désir d’être reconnu/reconnue. 

Une seconde rencontre du comité d’échanges fut l’occasion, pour les personnes de peau noire, de faire connaitre leur réalitédans la communauté canadienne. C’est lors de cette rencontre que plusieurs ont pris conscience que leurs expériences personnelles avaient des noms, qu’elles sont identifiées comme étant de la ségrégation raciale1, du profilage racial policier2, le phénomène de la femme noire en colère3 et le daltonisme racial4. 

Lors d’une rencontre de coapprentissage de l’équipe provinciale, le comité a fait une présentation portant sur l’origine du Mois de l’histoire des Noirs et des récits présentés par certains de ses membres. Ceci a donné lieu à une prise de conscience, en équipe, du fait que l’on ne pouvait pas mettre tout le monde dans le même groupe et que chacun/chacune avait des vécus différents. Certaines émotions exprimées par les membres de l’équipe face aux récits de ces situations ont été la surprise, la consternation, la curiosité, la compassion, etc. 

Le comité s’est réuni à nouveau pour proposer une présentation de ce qu’était la communauté noire vue par les personnes en faisant partie. 

On y a présenté un tour d’horizon des communautés noires et fait découvrir des populations africaines, haïtiennes et caraïbéennes à travers leurs histoires, leurs cultures, leurs différences et leurs similarités. Cette présentation a permis de renforcer le concept des unicités des peuples noirs et de briser certains biais. 

Il a été retenu qu’il fallait briser les stéréotypes et les biais, ne pas généraliser les cultures selon la couleur de la peau. Il fut relevé très fortement qu’il n’est pas acceptable de traiter les gens différemment selon la couleur de leur peau.  

Une fois que l’on prend conscience, on peut agir! 

À la suite de toutes ces rencontres, la question initiale demeurait: Fallait-il célébrer le Mois de l’histoire des Noirs à l’AFÉSEO?  

Le comité s’est rencontré pour conclure les échanges et a retenu le message qu’il fallait reconnaitre les contributions des communautés et lutter contre les inégalités toute l’année plutôt que pendant un seul mois. De plus, cette action ne concernerait pas que la communauté noire, elle viserait à promouvoir la diversité et l’inclusion de tous et de toutes. 

Depuis, dans le bulletin interne hebdomadaire, on aborde de manière ludique un biais culturel, religieux, ou autre, et on fournit des ressources pour pousser la réflexion sur le sujet. En février, on en profite pour briser certains stéréotypes liés aux personnes ayant la peau foncée.

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