Auteure : Mireille Coulombe, responsable de liaison et communication

S’approprier les Fêtes

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En discutant avec mes collègues et amis, j’ai constaté que, selon nos expériences vécues, le temps des fêtes peut faire resurgir des souvenirs chaleureux, nostalgiques ou parfois même, de la tristesse.

On se remémore des soirées à chanter des cantiques de Noël, le temps consacré à des services religieux ou à célébrer en famille. L’image d’une grande table bien garnie et entourée des êtres chers fait l’unanimité. On évoque les odeurs et les saveurs particulières d’un ragoût de pattes de cochon, de couscous, de pondou, de plantain frit, de lattiéké ou de la soupe de l’Indépendance*. Pour d’autres, les lumières de Noël ou du Diwali, les chandelles d’une Ménorah, d’un sapin illuminé ou des vitrines décorées du centre-ville.

Chez ma grand-mère, pendant le réveillon, je me souviens de nos jeux de cachette sous la multitude de manteaux empilés sur les lits et de rire aux éclats en se racontant des histoires.  Je peux encore sentir le parfum Sweet Honesty sur le foulard de ma tante Pierrette et l’eau de cologne Old Spice mélangée aux odeurs de cuir qui émanaient des manteaux.

La plupart des gens célèbrent la nouvelle année, mais pas tous et toutes de la même façon. Pour certains, c’est l’occasion d’étrenner de nouveaux vêtements ou de nouveaux draps et d’assister à un service religieux pour repartir à neuf. Pour d’autres, c’est la fête dès la veille jusqu’aux petites heures du matin, souvent arrosée d’un bon mousseux. Chez mes parents, c’était la venue du petit Jésus qui apportait des cadeaux dans les chaussettes (des oranges et des sucreries) et non à Noël comme aujourd’hui. Pour plusieurs, les « fêtes » se poursuivent jusqu’aux Rois avec la galette et sa fameuse fève qui détermine celui ou celle qui portera la couronne.

Un thème récurrent demeure : les fêtes, en général, c’est l’occasion de se retrouver entre amis et en famille. On a tendance à se remémorer les meilleurs souvenirs, en oubliant les débordements d’alcool, les chicanes des petits (et des grands) ou le temps des fêtes passé au lit avec un gros rhume.

Que l’on soit seul ou en groupe, que l’on soit sous la neige, sous la pluie ou sous les palmiers, profitons de cette pause de fin d’année pour faire les choix qui nous apporteront du bonheur. Pourquoi ne pas créer de « nouvelles » traditions et de nouveaux menus? Pourquoi ne pas se créer des souvenirs plutôt que de s’endetter à acheter des cadeaux? Et choisir de vivre dans le moment présent.

Et pourquoi pas se recréer une famille qu’on a choisie avec ces personnes sur qui on peut toujours compter et qui agissent comme si elles étaient de la famille? Au lieu de se laisser emporter par le tourbillon des visites, des achats et des cadeaux, serait-il possible de choisir les événements auxquels participer sans se sentir obligés? De décorer ou non? De manger tous les plats traditionnels ou non? De simplifier ses journées?

Célébrer peut vouloir dire de prendre le temps d’écouter une émission préférée en rafale, de s’habiller « en mou », de siroter un bon chocolat chaud sous une couverture près d’un feu de foyer ou à la lumière d’une chandelle. S’il neige, de profiter de l’occasion pour aller glisser et faire des anges ou des bonhommes de neige. Respirer l’air frais et prendre le temps de s’arrêter.

Il arrive que ce temps de l’année ne soit pas à la hauteur de nos attentes. Je nous suggère de recadrer notre choix d’activités et de concevoir nos journées différemment.

Tout est question de disposition et d’attitude.

Alors, au lieu de vous souhaiter de joyeuses fêtes, je vous souhaite de prendre le temps de vous les approprier, de saisir vos moments de plaisir et de petits bonheurs qui sont à votre portée. Je vous souhaite de prendre en charge ces quelques journées de répit avant la nouvelle année pour revenir en pleine forme au retour des familles et des petits.

Bon congé!

*Notes : Le ragoût de pattes de cochon canadien-français est composé de jarret de porc effiloché avec boulettes de viande cuit dans une sauce au clou de girofle et à la farine grillée. Il est souvent servi avec des pommes de terre en purée. Le pondou est un plat typique du Congo. C’est fait de feuilles de manioc pilées et préparées avec de l’huile de palme. Il est servi avec du poisson, du riz ou de la viande et autres plats d’accompagnement. Le lattiéké est un couscous de manioc dégusté en Côte d’Ivoire. La soupe de l’Indépendance est une soupe au giraumon (Soup joumou en créole). Elle rappelle l’histoire de l’indépendance qu’arracha Haïti le 1er janvier 1804. 
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