C’est à Charlottetown, sur l’Île-du-Prince-Édouard, que se déroulait le 75e congrès annuel de l’ACELF. Cette année, le thème du congrès était Ensemble plus que jamais. La pandémie ayant forcé une pause de deux ans des rencontres en personne, ce fut l’occasion de reprendre contact. Malgré les ravages occasionnés par le passage de Fiona, les habitants de l’île et les organisateurs du congrès nous ont chaleureusement accueillis et, ce, en faisant preuve de résilience. Et parce que chaque épreuve peut nous amener à grandir, pourquoi ne pas saisir l’opportunité et parler de résilience linguistique? Parce qu’il faut se le dire, pour plusieurs francophones de notre grand pays, parler français est un choix quotidien qui demande parfois de faire face à des situations et à des contextes d’adversité et de sortir des sentiers battus. Du Yukon jusqu’à la Nouvelle-Écosse, en passant par la Colombie-Britannique et en s’arrêtant en chemin au Manitoba puis en Ontario, c’est un buffet d’accents qui nous attendait lors de ce congrès.
Cet évènement fut l’occasion pour des centaines de francophones engagés dans l’éducation en langue française de repenser leur rôle en tant que passeurs culturels. Au fil des discussions, j’ai réfléchi à mon sentiment d’appartenance envers ma langue. De table en table, de discussion en discussion, j’ai eu la chance de parler à des gens issus de toutes les provinces du Canada et malgré la distance physique qui nous sépare, je me sentais près de ces personnes, comme une grande famille unie par une connexion spéciale, notre mission commune, notre francophonie. Au-delà des différents accents et des couleurs qui forment la francophonie canadienne, nous étions unis et engagés dans les mêmes discussions et nous arrivions toujours à nous comprendre, car, malgré tout ce qui nous différencie et la diversité présente dans cette salle, ce que nous avions en commun, c’était notre mandat francophone. Cela amène à constater à quel point une vision commune peut être rassembleuse.
Plusieurs questionnements ont émané des discussions proposées les 6 et 7 octobre derniers. Suis-je passeur culturel? Est-ce qu’on passe la culture comme un paquet déjà emballé? Ai-je une ou plusieurs identités? Est-ce que l’appartenance et l’engagement sont deux fondements interreliés qui ne vont pas un sans l’autre? Puis-je m’engager si je ne me sens pas appartenir ou puis-je appartenir sans m’engager? Beaucoup de questions n’ont pas mené à des réponses, mais plutôt vers d’autres pistes de réflexion.
Je repars donc de mon séjour à Charlottetown, la tête remplie de question, mais surtout, avec un engagement et une appartenance encore plus grande envers ma francophonie.
Je repars également avec un constat : C’est en unissant cet amour de notre langue, c’est en partageant nos pratiques gagnantes à travers nos communautés francophones ainsi que nos ressources que nous pourrons être plus outillés pour agir en tant que passeurs culturels afin de cultiver l’amour du français et de la culture francophone pour les générations de demain. Nous ne sommes pas seuls dans cette mission, unis dans une vision commune, nous sommes ensemble, plus que jamais.
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