Auteurs: Chantale Parent, EPEI, coordonnatrice du parcours gestionnaire et responsable recherche et développement (AFÉSEO)

La parole est à vous : la retraite dans le « fin fond des bois ».

Photos de la retraite Fév 23

Le lancement du parcours gestionnaire avec le projet pilote externe est maintenant en route. Nous avons la chance de nous rencontrer à Pushlin en Ontario dans un espace avec accès limité à la technologie. On se retrouve en plein bois. Certaines participantes ne sont pas certaines. C’est clair qu’on se sent hors de notre zone de confort. 

La veille de la rencontre de deux jours, on arrive et l’on s’installe dans deux chalets. On se dirige vers la belle grande salle à manger pour le souper. Il faut dire que tout le monde est à son affaire. Les gens mangent et c’est très silencieux. On peut entendre les coups de vent qui lèvent la tempête. Les quinze premières minutes, personne n’ose parler. 

  • Questions suscitant ma curiosité : 
        • Je me demande :  « Est-ce que c’est parce que la journée a été longue et que les
          participantes ont faim ? » (rire)
           
        • « Est-ce que c’est parce que les participantes ne se connaissent pas ? » 

Cependant, ce n’est pas si long avant que les conversations commencent… 

Après souper, on se rencontre dans un des chalets, on allume un bon vieux poêle à bois. Le feu pétille et une belle chaleur s’installe, autant pour la température ambiante que pour le réconfort humain. Un jeu est lancé sans planification et la majorité d’entre nous participe. Ce sont des questions simples comme ton mets préféré, tes talents, ta passion, tes peurs, et ce, dans le plaisir absolu. C’est le début de la création de relations avec ce groupe extraordinaire. Nous avons des débutantes dans leur rôle de superviseurs et des personnes qui sont dans le domaine depuis trente ans. Les échanges sont très enrichissants et l’on peut voir des liens se tisser entre chacune de nous par l’entremise d’échanges et de conversations.

  • Observation suscitant ma curiosité : 
        • Je suis consciente qu’il n’est pas évident pour certaines personnes de se retrouver hors de
          leur foyer. La famille est une très grande priorité et parfois, il est très difficile de partir.
           

Après une bonne nuit de sommeil, on se rencontre pour déjeuner à huit heures du matin. On voit que les gens sont déjà plus à l’aise qu’au départ. On peut entendre les discussions et les rires s’installer dans la pièce. 

L’ouverture du forum commence à neuf heures, avec la grande question : Quels sont les sujets, les thèmes, les enjeux, et surtout, les possibilités que JE veux explorer qui me permettront d’être bien et de me sentir compétente dans mon travail?  Les sujets abordés par l’équipe de gestionnaires sont unanimes :

La rétention, le recrutement, les salaires, la gestion d’employés, la responsabilisation des employés, les horaires pour satisfaire le personnel, la passion du domaine, la formation, le support et le manque de confiance, les excuses des employés, la communication, l’implication des parents et l’absentéisme. 

  • Commentaires suscitant une attention particulière et à capter :  Bref, « Comment devient-il de plus en plus difficile de faire la gestion du personnel ». 
  • Prise de conscience des gestionnaires : Il est affirmé de vive voix qu’elles se sentent entendues, écoutées et comprises. Une prise de conscience qui fait du bien. Elles ne sont pas seules face à ce genre de défis et ces sujets épineux rendent les participantes plus à l’aise dans leur inconfort. C’est sur papier… dans nos visages.  La confiance s’installe à travers le groupe et je peux ressentir un grand soulagement. 

L’heure du dîner est beaucoup plus relaxe, les gens ont du plaisir.

Place au jeu « On n’est pas sortis du bois ! », un jeu absolument intéressant pour connaître les participantes.

  • Questions que je me pose : 
        • Est-ce qu’il y aura une grosse compétition ? 
        • Qui voudra se pousser pour aller plus loin ? 
        • Qui travaillera bien en équipe ? 
        • Quelles seront les forces de chacune ? 
        • Quels liens avec le iQE et le IRPA pourrons-nous faire ? 

Au début, on observe et on remarque que le groupe est très bruyant, pour ensuite devenir plus calme et concentré. Les stratégies deviennent de plus en plus secrètes, on protège les indices trouvés. Les participantes regardent autour et suivent les autres. Par exemple, lorsqu’une vidéo est entendue, les autres suivent sans savoir pourquoi ! 

  • On se demande alors, si la conformité de faire comme les autres autour de nous à toujours un impact sur nos actions ?

Durant la CAP, après le jeu, certaines émotions sont explorées : l’excitation, vouloir finir en premier ou juste à temps, certaines frustrations, le stress du temps… 

Réflexion d’une participante qui se dit : « Relaxe, c’est juste un jeu, je réalise que je n’ai pas de patience. » Elle prend le temps de valider avec son équipe si elle a été « correct » durant le jeu !

Les stratégies d’autorégulation de certaines équipes : 

  • On se demande si j’ai le droit ou pas le droit de faire ça. 
  • On travaille bien en équipe ! Tout le monde savait quoi faire. 
  • Chacune son tour, nous étions le lead. 
  • On voit les forces de chacune ! 
  • Les équipes me voient comme leader dans mon centre et m’auraient laisser faire.  

Les leçons apprises sont intéressantes en fin de journée : 

  • Un travail d’équipe est nécessaire pour atteindre un but collaboratif. 
  • La patience nous mène au résultat souhaité. 
  • Laisser la place aux autres nous permet de prendre un pas de recul. 
  • Chaque personne peut prendre un chemin différent pour mener à destination. 
  • Avoir confiance en soi pour atteindre un but spécifique et avec persévérance. 
  • Essayer certaines choses et tenir compte de chaque membre de l’équipe développe la confiance de chacune. 
  • Arriver ensemble à un compromis.  

Le soleil se lève en cette dernière journée de retraite. Les participantes ont hâte aux prochaines étapes. On leur propose de faire quelques activités brise-glace ainsi que de réfléchir à ce qu’elles peuvent mettre en action dans leur centre, un objectif qu’elles pourraient atteindre. Le plan d’action se fait en collaboration avec leur accompagnatrice. Ce processus devient plus concret et les rend redevables. 

On termine la session en ayant une belle énergie positive ainsi qu’un calme inexplicable dans la salle. Voici quelques messages qu’elles nous ont laissés : 

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Les besoins identifiés de ce groupe 

  • Avoir une rencontre avant iCARE pour faire des suivis et pour réseauter avec les personnes participantes. 
  • La rencontre d’accompagnement m’aidera avec mon plan d’action. 
  • Trouver des solutions à nos défis avec les gens ici présents. 

Ai-je besoin de vous dire que cette rencontre a été un grand succès ? Les participantes ont adoré le fait que même si au début, c’était déstabilisant, au bout du compte, nous avons créé le contenant et elles ont créé le contenu. La liberté d’expression répondant à leurs besoins était très appréciée. 

Catégorie : En tête de peloton

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