Mélanie Lelièvre, EPEI – Facilitatrice pédagogique, CEF

Les arbres nous offrent une réflexion curieuse. Ils suivent le processus de vie sans hésitation et avec grande résilience. Les arbres se penchent vers ce dont ils ont besoin pour survivre et grandir. Ils suivent les saisons; tous les automnes, ils laissent tomber leurs feuilles afin de faire place aux nouvelles feuilles qui viendront au printemps. Les arbres continuent de grandir malgré les obstacles, ils se penchent vers leurs succès.

Pourquoi un être vivant s’éloigne-t-il parfois des occasions de croissance, tandis qu’un arbre, sans conscience, se rapproche de toute occasion de croissance?

Il y a plusieurs facteurs qui contribuent à notre façon d’être. Contrairement aux arbres, nous avons une conscience et des pensées. Je me demande alors : Pourquoi un être vivant s’éloigne-t-il parfois des occasions de croissance, tandis qu’un arbre, sans conscience, se rapproche de toute occasion de croissance? Nos pensées y sont pour beaucoup : elles influencent grandement nos malaises et nos joies. Nous avons tous un certain mode de pensée et un réflexe naturel. Certains d’entre nous avons tendance à intérioriser tandis que d’autres externalisent. Nous nous penchons soit vers toujours et tout, ou vers jamais et rien.  Nous luttons contre nos dialogues intérieurs. Nos pensées deviennent automatiques et nous n’en sommes pas toujours conscients.

D’ailleurs, Rémi Hermetz suggère que nous avons entre 60 000 et 80 000 pensées par jour, ce qui donnerait une moyenne de 2 500 à 3 330 pensées de l’heure. Nos pensées sont comme un train. le train prend de la vitesse en descendant sur les rails. Si nous arrêtons le train de temps en temps, il perd son élan. Par la suite, le train continuera, mais avec chaque arrêt, il perd sa puissance et sa vitesse, comme le font nos pensées. Comment pouvons-nous devenir plus conscients de notre mode de pensée?

Pour moi, la résilience, la vulnérabilité et la pleine conscience sont les facteurs clés.  Je m’assure qu’elles fassent partie de mes pratiques journalières. Prendre des risques, c’est ce qui m’appuie dans cette pratique. Avec la pleine conscience, j’observe ma façon de penser sans jugement. Avec ma résilience, je m’offre différentes perspectives et avec ma vulnérabilité, j’apprends, je m’épanouis et je grandis. Ce cycle est infini. Lorsque je me rends vulnérable, parfois je fais face à l’échec.  La pleine conscience me soutient dans mes réflexions et l’apprentissage; la résilience m’aide à devenir consciente de mes pensées, à me relever et à être vulnérable à nouveau. D’ailleurs, c’est grâce à la vulnérabilité que nous pouvons vivre de grandes réussites. Pense à un moment où tu étais fier de toi-même.  Est-ce que la vulnérabilité et la résilience en faisaient partie?

Arrêtons le train de temps en temps, pour éviter de nous perdre dans nos pensées…

Depuis longtemps, mais surtout depuis la mise en œuvre du document Comment apprend-on?, nous envisageons plusieurs changements au sein de nos approches pédagogiques. Nous sommes en évolution, en épanouissement, en questionnement et le tout se joint à un sentiment d’incertitude. Comme les arbres, penchons-nous vers notre propre succès, indépendamment des obstacles qui se présentent.  Arrêtons le train de temps en temps, pour éviter de nous perdre dans nos pensées et surtout, allons vers notre vulnérabilité et prenons des risques vers l’apprentissage.  

Prenez votre apprentissage en main plutôt que d’attendre qu’on vous enseigne. – Brené Brown

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