Innovation, mise à l’essai et recherche – autant de mots clés utilisés par l’AFÉSEO dans sa quête continue de nouveaux savoirs et de pratiques gagnantes. Les projets menés sont axés sur l’apprentissage. Prenons, par exemple, la formation Amusons-nous à l’extérieur (AME) dont les principaux objectifs sont de former le personnel éducateur scolaire et en petite enfance à adopter (1) des pratiques favorisant les apprentissages par les jeux actifs à l’extérieur dirigés par les enfants et (2) des stratégies encourageant les familles à faire des activités à l’extérieur en famille. Chacune des cinq formations offertes (incluant le pilote de 2016-2017) a mis à l’essai des éléments novateurs. Par exemple, en raison des contraintes pandémiques, AME 2020-2021 fut offerte pour la première fois entièrement en mode virtuel. En 2021-2022, AME a piloté une activité de messages textes visant à inspirer le personnel éducateur à faire des jeux actifs à l’extérieur avec les enfants. AME, au printemps 2022, a examiné l’efficacité d’une journée d’expériences en présentiel à engager le personnel éducateur à faire des jeux autonomes à l’extérieur avec les enfants. Au fil des formations, l’AFÉSEO a tiré profit des réussites et des échecs, des mises à l’essai.
L’article de 2011, Strategies for Learning from Failure, de Mme Amy Edmondson, professeure à la Harvard Business School, a nourri ma réflexion sur les façons de dégager de réels apprentissages. Cela commence par une bonne attitude. Il faut reconnaitre d’emblée qu’innovation égale inévitablement l’échec. De fait, l’innovation fonctionne rarement du premier coup. Elle est le fruit d’un cycle de mises à l’essai suivi d’analyses critiques menant à de nouvelles mises à l’essai. Les échecs, tout comme les réussites, sont truffés d’informations utiles. Évitons de personnaliser l’échec et de le craindre. Osons sortir de notre zone de confort pour tenter quelque chose de nouveau.
En voici quelques-uns.
Biais 1 : Nous cherchons des informations confirmant nos croyances plutôt que de chercher des explications alternatives. Une analyse critique repose sur l’ouverture d’esprit et une réelle curiosité.
Biais 2 : On a tendance à minimiser sa responsabilité pour un échec et de rejeter la faute sur des facteurs externes (p. ex. les parents). On fait l’inverse pour les autres; on leur attribue la responsabilité d’un échec (p. ex. le manque d’intérêt) tout en écartant des facteurs externes. Ce biais est tellement commun qu’il a son propre nom : l’erreur d’attribution fondamentale.
Biais 3 : On aime bien prendre la responsabilité d’une réussite et arrêter là notre analyse. Une analyse critique tient compte des facteurs structurels, relationnels, inattendus, etc. Bref, on doit aller au-delà des raisons superficielles et flagrantes. Discuter avec d’autres personnes impliquées aide à clarifier pourquoi une pratique novatrice fonctionne ou non.
Être une organisation apprenante, c’est possible à plus petite échelle. Votre équipe peut aussi effectuer cet exercice