Déjà la rentrée scolaire, c’est une période vraiment occupée dans nos centres éducatifs partout en province. Pourquoi sommes-nous si occupés, alors que c’est la rentrée scolaire et non la rentrée préscolaire? Nos services en petite enfance fonctionnent toute l’année, même l’été, n’est-ce pas?
Des éléments de réponse viennent du fait que plus de 80% de nos centres éducatifs francophones sont dans les écoles, nous sommes donc réglés par le rythme de l’année scolaire : réouverture des écoles après les deux mois de fermeture estivale, le partage des locaux avec le personnel enseignant, les enfants d’âge scolaire quittent leur groupe préscolaire et il y a de nouvelles inscriptions parascolaires. À chaque mois de septembre, soit la direction de l’école change, soit les enseignants occupant les locaux de maternelle-jardin changent, soit le concierge change, donc le fonctionnement et les règles changent et nous devons nous adapter, puisque nous ne sommes pas dans nos propres locaux.
Aussi, les étudiants qui travaillent l’été retournent à leur programme d’études postsecondaires et certains membres de notre personnel sont recrutés comme personnel éducateur dans les écoles. Souvent, ils nous quittent sans préavis, donc, c’est pour nous un roulement de personnel à gérer. Finalement, cette année, à cause de la pénurie grandissante de personnel éducateur, nous devons faire la gestion de l’insatisfaction des parents, avec raison, puisqu’ils n’ont pas de place disponible pour leur enfant, et pour ajouter à tout ça, nous devons faire la paperasse liée à l’inscription au système pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants (SPAGJE) pour s’assurer d’être compétitifs.
Souvent les centres éducatifs ont l’impression d’être à la mercie de tout le monde, malgré toutes les bonnes intentions de tous et chacun, ils ont l’impression d’être toujours le dernier domino à tomber dans la séquence des tâches à accomplir, sans aucun pouvoir de mettre le jeune enfant au centre des décisions!
Il n’y a pas si loin dans l’histoire, les conseils scolaires de langue française ont revendiqué une gouvernance indépendante, par et pour les francophones … comment pourrions-nous assurer une gouvernance par et pour la petite enfance francophone?
Plusieurs enjeux de taille se dressent devant la qualité des services. Surtout, n’allez pas croire qu’il est question d’un manque de sécurité, les enfants qui sont confiés au personnel éducateur sont en sécurité. Il est question ici de la qualité éducative du service. Tous s’entendent pour dire que des services éducatifs de qualité en petite enfance, non seulement permettent aussi aux parents de retourner sur le marché du travail, mais préviennent le décrochage scolaire, favorisent une bonne santé mentale toute la vie, préviennent la criminalité et surtout, permettent à l’être humain de s’adapter toute sa vie durant. Pour les francophones, les services éducatifs de qualité en petite enfance permettent à l’enfant d’apprendre le français et de construire son identité francophone qui lui permettra d’apprendre en français dès la maternelle, mais aussi de devenir un citoyen adulte engagé dans sa francophonie. La petite enfance de qualité permet à l’être humain d’apprendre à apprendre, de ne pas craindre le sentiment d’incompétence qui vient avec la zone d’apprentissage…
Donc en principe, la petite enfance devrait être le premier domino et non le dernier de la série de dominos dans le parcours d’éducation en langue française…
Pendant que vous réfléchissez à cette possibilité, je vous souhaite une bonne rentrée préscolaire!
Avant de vous quitter, j’aimerais ajouter, dans un autre ordre d’idées, que pour l’AFÉSEO, l’automne est la période durant laquelle nous avons notre assemblée générale annuelle (AGA). Cette année, c’est le 5 octobre en virtuel, de 19 h à 20 h comme toujours. Marquez cette date à votre calendrier. Soyez aussi à l’affut dans le courant des prochaines semaines, car plus de détails seront disponibles pour vous inscrire ou pour solliciter un mandat au sein de notre conseil d’administration.